L'impact de l'intelligence artificielle sur le futur de l'orthodontie
« L’intelligence artificielle ne remplacera pas les médecins, mais les médecins qui utilisent l’intelligence artificielle remplaceront ceux qui ne le font pas ».
Bertalan Mesko -MD, PhD
Orthodontie
LE TRAITEMENT DES IRREGULARITES AU NIVEAU DES DENTS ET DES MACHOIRES. ELLE EXIGE
UN GRAND NIVEAU DE PERCEPTION VISUELLE ET DE PRISE DE DÉCISION BASÉE SUR L’ÉDUCATION ET L’EXPÉRIENCE.
Intelligence artificielle
LA THÉORIE ET LE DÉVELOPPEMENT DE SYSTEMES INFORMATIQUES CAPABLES DE PERFORMER DES
TÂCHES NÉCESSITANT NORMALEMENT L’INTELLIGENCE HUMAINE, COMME LA PERCEPTION VISUELLE ET LA PRISE DE DECISION.
Depuis plus de 100 ans les spécialistes en orthodontie ont bénéficié d'une position privilégiée dans la hiérarchie de la délivrance de traitements. En termes simples, l'orthodontie a été difficile et exigeante, avec des compétences cliniques construites autour de la perception visuelle et l'apprentissage avancé basé sur l'éducation universitaire formelle, la formation continue au cours de la vie et l’expérience.
L’intelligence artificielle change tout cela.
L'apprentissage Machine peut rapidement absorber cette connaissance et l'expérience et construire des analyses et la prise de décision. Il faut juste des données, et avec la croissance des systèmes numériques cliniques en orthodontie, vient la croissance d'un pool de données. Littéralement des millions de patients, et des milliards de points de données.
Mais ce n’est pas seulement au regard des aspects cliniques de la spécialité orthodontique, que cette technologie très avancée intervient. Non, elle est également en train de s'insérer dans le cycle économique orthodontique entier, de l’acquisition du patient à l’achèvement du traitement actif et à la contention.
Beaucoup d'orthodontistes se posent des questions quant à leur propre pertinence ou importance dans ce nouvel âge orthodontique. La spécialité est divisée à ce sujet ; les points de vue vont de « les brackets sont beaux » jusqu’à une triste résignation, d’un signe de mauvais augure, de morosité, de sinistrose, de malheur, d’apocalypse…
Les étudiants de second cycle et les jeunes orthodontistes diplômés, en particulier, sont préoccupés par leur bien-être, s’ils tiennent compte de l’importance de leur endettement dans un contexte qui semble réduire leurs opportunités. Où cela va-t-il finir ?
La déconstruction de la pratique orthodontique contemporaine est un outil utile pour nous aider à comprendre ce paysage qui change rapidement, et comment les différents composants, y compris les orthodontistes, s'intégreront le mieux.
Ainsi, concevons une pratique orthodontique d’une ère nouvelle.
L'acquisition de nouveaux patients
Historiquement cela s’est fait par le biais des dentistes généralistes référents, mais au fil du temps l’acquisition s’est déportée sur la libre-communication des informations1, et plus récemment sur le monde numérique. Les trois piliers de l'acquisition de nouveaux patients empruntent tous aujourd’hui des voies numériques. Edifier des relations interprofessionnelles entre dentistes généralistes et spécialistes au travers de plateformes telles que le SmileMate ou le Digital Smile Design permet de constituer des partenariats pluridisciplinaires entre les professionnels de la dentisterie. De plus, il y a moyen de visualiser l’aspect qu’aura le patient avec plusieurs variantes d’appareillages et de lui montrer son sourire au sein de son visage avant et après traitement (Vision).
De surplus le bouche-à-oreille et le référencement par patients ont été multipliés par les médias sociaux et les revues en ligne. Et enfin le marketing externe est devenu moins cher et plus efficace grâce à l'utilisation de l’optimisation de moteurs de recherche (SEO) et du taux de conversion (CRO), de même que par la publicité payante (paiement au clic - PPC), par l’analyse de conversion et d’autres mécanismes en ligne.
Le processus d'acquisition de nouveaux patients n'implique pas seulement de générer du trafic, mais tout aussi important est le processus de conversion, combinant l’analyse de la conversion, la configuration et le testing CRO et le logiciel de gestion de la relation au patient (PRM).
L'appel téléphonique du nouveau patient
En règle générale, le trafic converti téléphonera pour un rendez-vous ou remplira une demande de rendez-vous en ligne. Mais le temps est précieux, et le marketing s’opère maintenant 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Les gens attendent des réponses sur le moment même. Des « Chat Bots » et d’autres possibilités pour « chater » en ligne facilitent un accès immédiat ; la prise de rendez-vous en ligne directement dans l’agenda du praticien satisfait ce besoin d'immédiateté et réduit par la même occasion les besoins en personnel. Un meilleur service à moindre coût.
La conversion du nouveau patient
Une fois que le patient franchit la porte d’entrée, les cabinets devraient déjà avoir leurs processus de conversion en place. Construit sur le fondement d’un service exaltant l’expérience patient (le "facteur wow"), chaque petite facette du séjour de ce nouveau patient sera importante. La localisation du cabinet, le parking, le décor, la présentation de l’équipe et ses attitudes, la visite du cabinet, la prise des enregistrements, le processus de consultance pour le traitement (CT) et l’examen du praticien. Tout cela devra être harmonieusement intégré et centré sur le patient.
Empreintes optiques (scan numérique), simulations des résultats de traitement futurs (clin checks), dessin digital du sourire (DSD ou Vision). Toutes ces technologies avancées de conversion sont là pour nous assister dans cette démarche.
Visualisation du résultat futur
De bonnes compétences dans l’expression orale pour accentuer la crédibilité du médecin, la communication avec le patient concernant ses préoccupations majeures et la discussion sur les avantages du traitement dans le but de réduire les craintes. Tout cela fait partie de la démarche verbale de conversion.
En complément de l'examen médical du nouveau patient, une voie alternative peut être engagée. Un rendez-vous séparé d’information, de prise de documents et de pré-simulation des résultats serait alors donné en l’absence de l’orthodontiste par des membres de l’équipe hautement qualifiés pour la consultance initiale de traitement (CIT). Le diagnostic et la planification préliminaires peuvent être faites par les orthodontistes à distance, et moyennant Smile Mate une première évaluation rudimentaire par l'IA peut même livrer un diagnostic de base.
La prochaine grande étape que fera l’orthodontie dans le domaine de l’intelligence artificielle sera d’obtenir un diagnostic et une planification de traitement plus détaillés, défiant effectivement l’espace du spécialiste dans ce domaine. Toutefois, même sous sa forme numérique actuelle, ce rendez-vous de « consultance » peut améliorer considérablement l’expérience du nouveau patient et par voie de conséquence le taux de conversion.
Le gros avantage pour l’orthodontiste sera le taux de conversion de nouveaux patients qui est susceptible d’atteindre 100% ce qui ne devient possible que par le fait qu’il ne voit le patient uniquement après avoir été pré-qualifié par le processus de « consultance ».
Les aspects financiers
Une partie du processus CIT consiste à discuter et aider le patient au cas où il faut planifier une répartition du paiement des honoraires au cours du temps, ce qui peut être fait en interne ou en utilisant des moyens de financement tiers. Certaines institutions financières possèdent des portails en ligne qui permettent l’évaluation immédiate de la solvabilité, et de présenter une multitude de calendriers de paiement pour répondre à presque tous les budgets. Un des plus gros obstacles au traitement pourra dès lors être complètement géré avant même que le patient ne rencontre le praticien.
L'examen du nouveau patient
L’examen du nouveau patient par l’orthodontiste se transforme en un processus bien plus rapide et plus simple, puisque le patient est déjà prêt à commencer le traitement, comprend ses options de traitement et a déjà pris une décision quant à cela. L'orthodontiste aura déjà revu les enregistrements et développé un plan de traitement dans le cadre du processus CIT et le plan de paiement est en place aussi. Ensuite l'orthodontiste complète la démarche par un examen approfondi dans le cadre du processus de diagnostic spécialisé et pour répondre aux exigences de responsabilité, mais le patient potentiel est converti en patient à traiter avant même d’avoir rencontré l'orthodontiste, de telle sorte que ce rendez-vous sert essentiellement à affirmer plus en profondeur la relation professionnelle entre les parties.
Le début du traitement
Dans le cas d’un traitement par aligneurs, la question qui se lève ensuite, c’est quand commencer. Vous avez déjà des empreintes optiques réalisés dans le cadre du processus CIT. Puis, soit la prescription de traitement et les enregistrements numériques doivent être soumis à un laboratoire tiers réalisant le « setup » (e.a. Suresmile, Arcad or Exceed) ou à un fabricant (e.a. Invisalign, ClearCorrect or Ormco). Ou alors il vous sera possible d’utiliser une technologie plus récente du genre uLab permettant de réaliser le « setup » au fauteuil. Dans ce dernier cas, la partie initiale du procédé (section des dents et alignement initial automatique) peut être fait par le personnel avant l'examen du nouveau patient par le praticien, permettant d’affiner la configuration finale du « setup » lors de la consultation du praticien avec le patient immédiatement au fauteuil.
Commencer le traitement au premier rendez-vous avec le praticien
L’analyse de données anecdotiques indique que la possibilité de placer les premiers aligneurs au premier rendez-vous clinique avec l’orthodontiste augmente le taux de conversion. Est-il possible de faire le même jour le premier examen du nouveau patient et l’insertion du premier set d’aligneurs ? La réponse est oui, si vous disposez du scan pris lors de la séance préparatoire de prise de documents digitaux, y compris l’empreinte optique ce qui permet de réaliser tout le travail de séquençage et de fabrication à l'avance. Mais cela ira de pair avec un élément de risque si le plan de traitement doit être changé à la suite de l'examen. Ce risque peut cependant être minimisé par le fait de vérifier et d’échanger le clin check avec le patient à l’avance aussi, soit sur place au cabinet, soit par téléconférence.
Les attachements
Beaucoup d'entre nous avaient l'habitude de placer des attachements dès l'aligneur 3 ou plus tard, laissant ainsi au patient le temps de s’habituer au traitement. Mais avec les nouveaux matériaux de plus en plus flexibles comme le SmartTrack, et des taquets plus petits et optimisés, il est maintenant possible de placer les attachements et d’insérer les premiers aligneurs à la même séance. Ces processus simples peuvent facilement être complétés par un assistant en orthodontie et sont un autre exemple d’un service pouvant impressionner le patient, lui montrant que nous avons de l’estime pour son temps passé chez nous qu’il ne faut surtout pas le gaspiller.
Donc, en deux rendez-vous, avec 5minutes de temps de praticien, une demande de patient aura été convertie en un début de traitement.
La supervision et la gestion du traitement
En général, par le passé, les orthodontistes ont vu leurs patients à intervalles réguliers en moyenne quelque part entre 6 à 12 semaines. Certains médecins voient leurs patients tous les quinze jours, voire même chaque semaine. Toutefois ces rendez-vous prennent du temps sur la journée du patient, et provoquent des coûts d'infrastructure et de personnel au sein du cabinet.
Dental Monitoring (DM) a changé la donne ici, et représente sans doute le plus grand progrès en orthodontie depuis que les aligneurs ont frappé le marché.
Moyennant l'IA et l’apprentissage machine en profondeur sur base de millions d'images patients recueillies, la surveillance à distance utilise des images vidéo régulières en provenance du smartphone pour suivre la bonne assise des aligneurs et pour détecter une série d'autres données, y compris l'hygiène buccale, la condition gingivale et la récession parodontale. Et ça se fait au niveau du pixel, plutôt que par la perception visuelle clinique de l'orthodontiste.
Donc, dans une bouche saine, il est maintenant entièrement possible de monitorer à distance le traitement par aligneurs comme ceux d’Invisalign. Ce faisant, la qualité de la prise de décision de traitement est améliorée en raison de la grande capacité du système de surveillance. Ceci améliore la bonne collaboration du patient, le suivi, la détection presque immédiate de problèmes d'ajustement mineurs des aligneurs, la perte d’attachements, une mauvaise hygiène et une récession gingivale. Et sans l’inconvénient de devoir respecter un rendez-vous au cabinet. L’orthodontiste ne voit les patients en clinique seulement s’il y a un véritable besoin clinique d’intervention.
La réduction interproximale (RIP)
En réalité, il est concevable que le seul moment où le patient doit physiquement être présent au cabinet pour assister à un rendez-vous de contrôle sera celui lors duquel il faudra réaliser de la réduction interproximale.
Et c’est précisément ce que nous faisons : planifier notre RIP à un stade où les contacts interdentaires permettent un accès facile du fait de leur alignement quasi intégral. Ainsi pratiquement tous les RIP pourront avoir lieu à la même séance.
Alors maintenant, nous avons eu en tout 3 rendez-vous, depuis la demande du patient jusqu’à la réduction interproximale, si cette dernière s’avère nécessaire.
L'ajustement de precision
En moyenne environ 65% des traitements par aligneurs invisibles nécessitent une finition. De par le passé, cela signifiait un nouveau rendez-vous pour un nouveau scan et un nouveau rendez-vous d'insertion.
Mais maintenant, avec la surveillance à distance, il est possible de créer un modèle numérique à partir des données du scan numérique initial d’avant le traitement, et les images vidéo du smartphone.
C’est à peine croyable, mais nous pouvons pour ainsi dire gérer une correction en cours ou à la fin d’un traitement actif, sans que le patient vienne au cabinet pour un rendez-vous en personne. La vidéo du smartphone peut être convertie par le logiciel de surveillance en un fichier STL précis, à partir duquel un nouveau modèle numérique peut être créé, qui permettra l’établissement d’un nouveau séquençage d’aligneurs y compris leur fabrication.
Vous pouvez tout simplement poster les nouveaux aligneurs et continuer à surveiller l'ajustement et la précision à distance.
Nous sommes toujours à 3 rendez-vous depuis la demande du patient et ont terminé la première phase du traitement et délivré des aligneurs de finition.
Fin du traitement actif et pose des dispositifs de contention
C’est typique, relever le défi de rencontrer les attentes du patient avec un traitement par aligneurs transparents est généralement considéré comme étant plus difficile du fait que les patients traités aux aligneurs s’impliquent plus et développent un œil plus vif sur leur alignement dentaire. Lorsque l’orthodontiste y est arrivé, le patient se présente à un rendez-vous de fin de traitement, pendant lequel les attachements sont enlevés, le cas échéant des arcs linguaux sont placés par collage direct ou indirect, et des empreintes sont prises pour la fabrication d’appareils de contention amovibles à superposer aux arcs collés.
Ensuite le patient revient un jour ou deux plus tard pour l'insertion de cette contention amovible.
Il existe maintenant une approche alternative. En utilisant un autre fichier STL mis à jour par le système de surveillance, les attachements collés peuvent être virtuellement enlevés et les arcs linguaux de contention à coller ainsi que les gouttières de contention amovibles à y superposer fabriqués à l’avance pour une insertion immédiate le jour du décollage des attachements.
Donc, maintenant au bout de 4 rendez-vous, nous sommes passés de la demande du patient à l’achèvement du traitement.
La phase de contention
La contention orthodontique est probablement la partie la plus difficile de la gestion du patient orthodontique. Nous savons depuis longtemps que les résultats orthodontiques sont intrinsèquement instables, quel que soit l’approche du traitement ou le choix de l’appareillage. La plupart des orthodontistes prônent donc qu’une sorte de rétention permanente est nécessaire si on veut assurer la stabilité dans le temps.
Les défis ont toujours été, comment faisons-nous pour contenir le résultat, surveiller cela et au besoin retraiter une récidive ? Une supervision sur le long terme conduit à l'observation qu’il y a une proportion élevée de rechute au sein de nos cas traités.
Qui est responsable de cette rechute ? Le patient ou le praticien ? Comment le retraitement est-il entrepris, et aux frais de qui ?
Encore une fois, la surveillance à distance nous donne une nouvelle méthodologie. Par des prises de vue (scans) au smartphone tous les deux mois, les rechutes peuvent être détectées de façon précoce et être gérées très efficacement. Tout d’abord les gouttières de contention Vivera ont une certaine résilience et permettent de récupérer de petites récidives en les portant davantage selon les indications données à distance par le praticien.
Puis, lorsque c’est plus grave, le logiciel de surveillance à distance peut créer le fichier STL, un « setup » simple peut ensuite être complété et une poignée d'aligneurs de retraitement peut être fabriquée en interne ou auprès d’un laboratoire externe. Le patient devra l’honorer parce que la rechute est de sa responsabilité, pas de celle de l’orthodontiste.
Monitoring de l'activité des aligneurs et de la stabilité de la contention
Un service d'abonnement annuel pourrait être offert. Imaginez un instant les bénéfices à long terme pour vos patients et votre cabinet si les patients devaient payer pour ce judicieux service, par exemple, 150 € par an. Dans la plupart des cabinets le revenu récurrent atteindrait un montant en euros à cinq chiffres annuellement, pour un service qui, en définitive, deviendrait une contention à vie. Mais le patient doit s’engager à réaliser un scan tous les deux mois, sinon le service est annulé.
C’est vraiment un win-win. L’orthodontiste y gagne, mais le patient aussi : pas de récidive surprenante ce qui augmente la satisfaction du patient et donc la réputation du praticien et son référencement.
Maintenant nous sommes passés de l’acquisition du patient à un patient à vie, avec non seulement des frais de traitement, mais aussi à un revenu résiduel pour le cabinet durant le reste de la vie du patient. Et cela avec un total de 4 rendez-vous.
Le rôle d'un spécialiste en orthodontie dans une pratique désormais déconstruite
Quand nous nous sommes lancés pour la première fois dans ce nouveau modèle de pratique en juin 2018, il y avait des préoccupations évidentes et flagrantes. Quelle sera la place de l’orthodontiste dans ce nouveau concept ?
Si la majeure partie de cette gestion peut se faire à distance, l'orthodontiste spécialiste ne devient-il pas redondant, et ne pert-il pas de sa pertinence ? À notre grande surprise, c’est en fait l’inverse qui s’est passé.
Nous avons eu plus de 200 patients traités avec Dental Monitoring, et nous pouvons en toute sécurité conclure ce qui suit :
- Il n'y avait aucune attente de la part des patients pour réduire nos honoraires. Le service est vu comme une proposition de grande valeur. Traitement de plus grande qualité, avec une surveillance hebdomadaire à l’échelle du pixel, et moins de rendez-vous. Donc une meilleure qualité et plus de commodité. C'est un service haut de gamme personnalisé.
- Amélioration de l'engagement du patient. A notre grande surprise, les patients se sont engagés à un niveau beaucoup plus profond. Ils ont des questions et apprécient véritablement le cheminement en ligne que nous avons créé à leur faveur pour discuter des progrès et de la gestion du traitement.
- Cela prend très peu de temps-praticien. Avec plus de 200 patients en cours de traitement monitorés chaque semaine, je dépense moins de 10 minutes par jour pour des prises de décisions cliniques.
- L’investissement dans les collaborateurs se fait en général au détriment de la clinique et à l’avantage des tâches administratives, ce qui n’est guère appréciable. Nous avons remarqué assez rapidement que l'un des gros avantages de la surveillance à distance est l’appréciation par le patient d’un service qui le surprend, une expérience patient saisissante. Nous avons dès lors investi plus de ressources humaines dans la délivrance de ce service que prévu au départ, et ce avec des résultats exceptionnels. De surplus, la réduction du temps clinique équivaut à moins de besoins en personnel clinique et à moins de coûts.
- Cet engagement de télésurveillance comporte trois niveaux. Le premier est pleinement automatisé via l'application d'IA, mais avec une messagerie très individualisée. Le niveau suivant peut être géré par le personnel, avec un minimum de formation complémentaire. Le troisième niveau nécessite l’implication de l’orthodontiste et se rapporte principalement à une situation clinique inhabituelle qui nécessite une décision de spécialiste.
- L'orthodontiste peut massivement augmenter le nombre de patients sous traitement ou réduire le temps clinique au fauteuil sans compromettre la qualité des soins prodigués au patient. L’orthodontiste aura soit une augmentation du revenu soit une amélioration de la qualité de vie.
- L’orthodontiste local est un élément très important dans cette démarche. L'application de la surveillance à distance est construite sur la confiance créée par une équipe entourant l’orthodontiste spécialisé sur place faisant ce qu’elle sait faire de mieux en prodiguant des soins individualisés fondés sur un concept de qualité, dans une ambiance chaleureuse et accueillante.
En résumé, l’intelligence artificielle et d’autres technologies disruptives peuvent être exploitées pour améliorer les résultats du traitement, créer un niveau supérieur de service à la patientèle, et un niveau plus profond de l'engagement individuel des patients.
C'est une approche premium, créant un service premium pouvant être facturé à un prix premium. Il magnifie l'importance de l’orthodontiste de la communauté locale, et non l’inverse. De surplus il peut améliorer la qualité de la vie, en réduisant les heures cliniques au fauteuil, ou augmenter le revenu, ou les deux.
Écrit par Martin M.G. Schoonbroodt
Publié le 17 février 2020
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(1) Cet article répond aux évolutions récentes dans le monde entier. Les principes et applications décrites valent à des degrés différents pour tous les pays de l’Union Européenne. Certaines législations nationales interdisent encore la publicité directe ou indirecte. Mais pour la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE 2017), l'interdiction de publicité qui figure entr’autres dans le droit belge est en contradiction avec la directive européenne sur le commerce électronique ainsi qu'avec la libre prestation de services. Pour les juges de Luxembourg, une interdiction de la publicité pour une certaine activité est de nature à restreindre la possibilité, pour les personnes exerçant cette activité, de se faire connaître auprès de leur patientèle potentielle et de promouvoir les services qu’elles se proposent d’offrir à cette dernière. La Cour admet que les objectifs de la législation en question, à savoir la protection et la dignité de la profession de dentiste généraliste et spécialiste dont l’orthodontiste, sont des raisons impérieuses d’intérêt général. Cela étant, la Cour estime qu’une interdiction générale et absolue de toute publicité dépasse ce qui est nécessaire pour réaliser les objectifs poursuivis. Ces derniers peuvent néanmoins justifier un encadrement des formes et des modalités des outils de communication utilisés, reconnaît la Cour, qui rejette par contre une "interdiction générale et absolue". Les informations pouvant être communiquées porteront e.a. sur les compétences, la pratique, le parcours, les conditions matérielles et économiques d’exercice, la finalité scientifique, préventive ou pédagogique, la présentation de cas d’école, la diffusion de nouvelles et la communication numérique sur les expériences et les pratiques nouvelles. L’introduction du nouveau principe de « libre communication » ne devrait donc pas venir bouleverser les méthodes de communication des professionnels de la dentisterie mais plutôt venir les aligner sur la vision du droit de l’Union Européenne dans un monde connecté.